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Togo: CONSULTANCE - Evaluation finale de projet

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Organization: Handicap International
Country: Togo
Closing date: 05 Dec 2016

I. Contexte de la mission d’évaluation

  1. Handicap International

Handicap International (HI) est une association de solidarité internationale, non gouvernementale, non

confessionnelle, sans affiliation politique et à but non lucratif. Depuis sa création en 1982, l'organisation

a mis en place des programmes de développement dans près de 60 pays, et intervient dans de

nombreuses situations d'urgence.

OEuvrant aux côtés des personnes handicapées et des populations vulnérables, elle agit et témoigne,

pour répondre à leurs besoins essentiels, pour améliorer leurs conditions de vie et promouvoir le respect

de leur dignité et de leurs droits fondamentaux.

Dans les contextes de crise comme dans les contextes de développement, HI place les personnes

vulnérables et en situation de handicap au coeur de sa stratégie d’intervention, en apportant le plus

grand soin à ce que les populations accompagnées deviennent progressivement actrices de leur propre

développement. Pour ce faire, chaque fois que cela est possible, l’association s’appuie sur les réseaux

existants dans les pays (associations d’entraide ou de personnes en situation de handicap, instances

régionales ou gouvernementales) et leur apporte structure et soutien pour renforcer leurs capacités

d’intervention.

Handicap International Togo-Bénin

Handicap International est intervenu respectivement au Togo et au Bénin dès 1997. De 1997 à 2006,

deux thématiques ont été développées : la réadaptation et l’appui à la société civile. Plusieurs centres

ont été réhabilités et équipés en matériel. Des activités d’appui à la formation de professionnels via les

départements de kinésithérapie et d’orthoprothésie de l’ENAM.

Le projet d’appui à la société civile ou « promotion de la dynamique associative » a pris plusieurs formes

au Togo : un soutien structurel à deux fédérations (la FETAPH et la FETOSPHA) et un soutien plus

spécifique à des OPH membres de la FETAPH.

De nouvelles zones d’intervention et thématiques ont été développées depuis : promotion du métier

d’orthophonie, problématique de la surdité, renforcement des capacités d'intégration socio-économique

des personnes handicapées, promotion des droits et de la participation citoyenne des Personnes

Handicapées et plaidoyer mené avec la FETAPH aboutissant à la signature par le Togo de la Convention

Internationale relative aux Droits des Personnes Handicapées.

Les activités au Togo et au Bénin sont aujourd’hui gérées par un seul programme dont la base est à

Lomé. Au total 3 bases HI sont installées sur l’ensemble de la zone : le bureau à Lomé (qui intègre le

nouveau bureau de Tsévié), la base de Dapaong (qui intègre le bureau de Kara) et la base de Cotonou.

Le programme mène à ce jour des projets dans les domaines de l’éducation Inclusive, de la santé

mentale, santé maternelle et infantile, du développement local inclusif.

  1. Contexte du milieu carcéral et des problématiques des personnes en

conflit avec la loi au Togo.

En février 2016, selon les statistiques de l’administration pénitentiaire, 4 523 personnes étaient

détenues dans les prisons togolaises, alors que la capacité totale de celles-ci ne dépassait pas

2 720 détenus1. Au Togo, la situation d’engorgement et de surpopulation des 13 prisons du territoire (ouverture de Kpalimé en Octobre 2016) pose un certain nombre de problèmes notoires.

Tout d’abord, on identifie des problèmes liés aux conditions de vie carcérale et à la difficulté d’apporter une réponse adaptée aux besoins de base et spécifiques des personnes détenues, impactant notamment leur état de santé physique et mentale, développant les incapacités psychosociales durant la période d’incarcération et limitant les chances de réinsertion.

Ensuite, se posent des problèmes liés à l’accès et au respect des droits remettant en cause le bon fonctionnement de la justice, la rapidité de traitement des dossiers et les principes fondamentaux de l’utilisation de la détention et de l’égalité des sujets de droits. L’incapacité de nombreux détenus de recourir aux services d’un avocat et/ou à l’aide juridique conduit à de véritables dénis de justice et parfois même à des situations de détention abusive. Cette situation impacte gravement la santé mentale des détenus.

Se posent également des problèmes liés à la réinsertion socioprofessionnelle des personnes en conflit avec la loi, du fait d’un manque de moyens de l’Administration Pénitentiaire pour engager un processus de préparation à la sortie de prison visant à accompagner les personnes vulnérabilisées dans leur réintégration sociale et économique et ainsi limiter les cas de récidive.

Enfin, existent des problèmes d’ordre politique et institutionnel et ce, malgré les efforts de réforme et l’appui des bailleurs de fonds, le travail à mener pour améliorer substantiellement les conditions de détention et la situation des personnes en conflit avec la loi reste inabouti.

Le fossé reste profond entre la volonté et l’ambition des pouvoirs publics et la réalisation effective des mesures préconisées. Il reste encore beaucoup à faire pour encadrer les droits humains et garantir que la prison ne soit, à aucun moment, considérée comme une zone de non-droit. Le quotidien carcéral reste marqué par la promiscuité, la faim, la maladie, la détresse psychologique et l’appréhension d’un avenir incertain. Les personnes détenues, du fait de leur environnement de vie, perdent un certain nombre d’aptitudes, d’habilités sociales ainsi que leur capacité à s’occuper et à prendre soin d’elles-mêmes.

L’ampleur de la tâche à réaliser, en termes d’organisation administrative, de ressources humaines, de formation des agents, de gestion des ressources budgétaires, d’humanisation des prisons, de liens effectifs entre administrations pénitentiaire et judiciaire, etc., est telle que la participation de la société civile prend toute sa mesure dans un contexte aux moyens limités.

1 Togo. Informations présentées par Amnesty International pour l'EPU des Nations unies 26esession du groupe de travail sur l’EPU, octobre-novembre 2016

II. Présentation du projet à évaluer

  1. Description du projet (Fiche Projet UE)

Titre de l'action : Quartiers d’avenir : protéger et réinsérer les personnes en conflit avec la loi

Lieu(x) de l'action : TOGO, Régions Maritime, de la Kara et des Savanes. Etablissements pénitentiaires de Lomé, Kara et Dapaong

Durée de l'action : 36 mois Février 2014 - Janvier 2017

Budget global : 666 666 € dont 500 000€ UE + 166 666€ AFD

Objectifs de l'action :

Objectif général : Le Ministère de la Justice et les organisations de la société civile au Togo collaborent pour l'humanisation des conditions de détention et la réinsertion socioprofessionnelle post-carcérale

Objectifs spécifiques :

OS1: La protection des personnes en conflit avec la loi est renforcée à travers l'amélioration de la réponse aux besoins de base et de l'accès aux services d'accompagnement psychosocial.

OS2- Les personnes en conflit avec la loi sont en mesure de faire exercer leurs droits et voient leurs chances de réinsertion favorisées

Partenaires de mise en oeuvre et Associés :

Union Chrétienne des jeunes Gens/Young Men’s Christian Association (UCJG/YMCA) Togo

Direction de l’Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion (DAPR)

Fédération Togolaise des Associations de Personnes Handicapées (FETAPH)

Groupe(s) cible(s) : Les personnes en conflit avec la loi incarcérées dans les prisons d’intervention (2300 à l’instant t).

L’administration pénitentiaire (AP) aux niveaux local et national, en charge du respect et de la protection des personnes détenues.

Les intervenants de la société civile en milieu carcéral, avec la création de 2 comités de soutien aux personnes détenues (CSPD) à Dapaong et Kara et le renforcement de la coordination entre acteurs aux niveaux local et national.

La communauté des zones d’intervention qui bénéficiera de sensibilisations pour une meilleure réinsertion des ex détenus.

Bénéficiaires finaux :

Les personnes en conflit avec la loi incarcérées et libérées des zones d’intervention qui bénéficieront de la prise en charge psychosociale pré et post carcérale améliorant leurs conditions de vie et de réinsertion.

Les familles avec lesquelles le lien sera maintenu durant la détention et qui bénéficieront de l’appui apporté dans le cadre de la réinsertion socioprofessionnelle.

L’administration pénitentiaire qui se trouvera appuyée et renforcée dans ses missions de protection et de réinsertion.

Résultats attendus : Résultat 1 : Dans les prisons d'intervention, des services de prise en charge

psychosociale sont créés et/ou renforcés afin d'améliorer les conditions de vie des personnes en conflit avec la loi et de favoriser leur réinsertion sociale

Résultat 2 : A Dapaong, Kara et Lomé, un accompagnement psychosocial personnalisé est proposé, avant la libération et en suivi post-carcéral, afin de faciliter la réinsertion socioprofessionnelle des personnes en conflit avec la loi

Résultat 3 : Des actions promouvant le respect et l'accès aux droits des personnes en conflit avec la loi sont menées auprès de l'ensemble des parties prenantes

Activités principales

1 : Prise en charge des besoins de base et psychosociaux des personnes en conflit

avec la loi durant la période de détention

2 : Accompagnement des personnes les plus vulnérables à la réinsertion familiale,

sociale et professionnelle

3 : Amélioration de l’accès aux droits dans les prisons d’intervention, facilitation du

lien avec le corps judiciaire et formation continue de l’AP

4 : Renforcement de capacités de l’AP (sur l’ensemble des prisons et en particulier

aux services sociaux et psychologues de la prison de Lomé), des CSPD et du

partenaire pour la mise en oeuvre et le suivi des activités

5 : Sensibilisation des communautés et plaidoyer auprès des institutions pour

l’humanisation des conditions de détention et la réinsertion post carcérale

  1. Objectifs et résultats attendus du projet

Objectif général :

Le Ministère de la Justice et les organisations de la société civile au Togo collaborent pour

l'humanisation des conditions de détention et la réinsertion socioprofessionnelle post-carcérale

L’action vise à associer les principaux acteurs du milieu pénitentiaire dans une démarche coordonnée, qu’ils soient issus de l’Administration Pénitentiaire (AP) ou de la société civile, sur la base de leurs responsabilités et engagements actuels. Le projet permettra de consolider des partenariats importants avec des organismes locaux, de promouvoir et de coordonner la participation des Organisations de Société Civile (OSC), de travailler avec les personnes en conflit avec la loi afin d'encourager la participation et l'appropriation de toutes les activités, d’engager l’AP dans la promotion des droits des détenus, et d’intégrer les familles dans un processus de réinsertion après la libération. L’action a été définie en concertation avec l’AP et les partenaires afin de permettre leur implication dès sa conception et en coordination avec les différents acteurs de la société civile engagés au niveau national et local.

Objectif spécifique 1 :

La protection des personnes en conflit avec la loi est renforcée à travers l'amélioration de la réponse aux besoins de base et de l'accès aux services d'accompagnement psychosocial

Le projet doit contribuer à assurer les besoins fondamentaux des détenus en matière de santé,

d’hygiène, de nutrition, de participation sociale et de promotion des droits pendant leur incarcération. Il vise à réduire la prévalence de la détresse psychologique et particulièrement à prévenir l’émergence des différentes incapacités physiques et psychosociales liées aux conditions d’incarcération. Commençant par la prévention de vulnérabilité, ces actions complémentaires prépareront la base fondamentale pour la réinsertion des détenus libérés. Le projet doit aussi apporter, sous différentes formes, des réponses concrètes à la difficile question du respect des droits des détenus afin de promouvoir leur bien-être en leur proposant des perspectives à l’issue de l’incarcération et en favorisant un retour au sein de la communauté.

Objectif spécifique 2 :

Les personnes en conflit avec la loi sont en mesure de faire exercer leurs droits et voient leurs chances de réinsertion favorisées.

L’action propose une préparation avant et l’accompagnement essentiel après la libération pour offrir aux personnes en conflit avec la loi les outils fondamentaux pour se réinsérer dans la vie libérée. Dans la préparation pour une réinsertion favorisée, des activités de sensibilisation des détenus en voie de libération, un accompagnement des démarches judiciaires, la mobilisation des acteurs pénitentiaires et judiciaires et la sensibilisation de la communauté pour épauler le retour des ex détenus seront mises en oeuvre. Des efforts seront faits au travers des CSPD pour faciliter les démarches nécessaires à la formulation des demandes de libération selon les procédures en vigueur.

Résultat 1 : Dans les prisons d'intervention, des services de prise en charge psychosociale sont créés et/ou renforcés afin d'améliorer les conditions de vie des personnes en conflit avec la loi et de favoriser leur réinsertion sociale.

R1A1 : Identifier les déterminants d’extrême vulnérabilité dans les prisons d’intervention et mettre en place les critères d’attribution/de gestion d’un fond dignité visant l’appui aux personnes les plus vulnérables.

R1A2 : Appuyer l’organisation d’activités socio-éducatives et culturelles favorisant le mieux-être

psychologique et la réinsertion des personnes incarcérées

R1A3 : Organiser (à Dapaong et Kara) et renforcer (à Lomé) les actions visant le maintien du lien familial

R1A4 Mettre en place (à Dapaong et Kara) et renforcer (à Lomé, les psychologues et travailleurs sociaux affectés à la prison) les services de support psychosocial direct en faveur des personnes en détresse psychologique

R1A5 : Mener une étude sur l'impact de l'incarcération sur la santé mentale des personnes en conflit avec la loi et organiser un atelier de restitution auprès des parties prenantes (Intervenants associatifs,

Administrations pénitentiaire, judiciaire et policière)

R1A6 : Mise à disposition d'un fonds annualisé par prison pour l'amélioration des conditions sanitaires, d'hygiène et nutritionnelles alloué par un comité de gestion au sein de chacune des prisons composé de représentants des détenus, de l'administration pénitentiaires et de la société civile.

R1A7 : Mise en place d'un comité de soutien aux personnes en conflit avec la loi à Dapaong et Kara et

renforcement de capacités de l'AP pour la mise en oeuvre, le suivi et l'évaluation des différentes activités

R1A8 : Organiser la coordination des intervenants du milieu carcéral au niveau local et national au

travers la tenue de réunions régulières d'échanges et pour s'assurer de la complémentarité des actions

Résultat 2 : À Dapaong, Kara et Lomé, un accompagnement psychosocial personnalisé sera proposé,

avant la libération et en suivi post-carcéral, afin de faciliter la réinsertion socioprofessionnelle des

personnes en conflit avec la loi.

R2A1 : Définir et mettre en place le dispositif d'identification des personnes pouvant bénéficier d'un

accompagnement psychosocial personnalisé pré et post carcéral

R2A2 : Accompagner les personnes libérées identifiées à l'élaboration et la mise en oeuvre d'un projet de réinsertion socioprofessionnelle

R2A3 : Gérer un fonds de soutien pour la formation professionnelle et/ou des activités génératrices de revenu

R2A4 : Mettre en place des groupes de parole et d'entraide destinés aux personnes libérées et aux familles

R2A5 : Proposer un service de médiation familiale et sociale

R2A6 : Sensibiliser la communauté à la réinsertion sociale des personnes libérées

R2A7 : Gérer une allocation d'aide au retour pour les personnes éloignées de leur domicile (non

nationaux et nationaux non originaire de la zone)

R2A8 : Renforcement de capacités et accompagnement du partenaire sur les activités de réinsertion (Mise en oeuvre par le partenaire à Dapaong et Kara)

Résultat 3 : Des actions promouvant le respect et l’accès aux droits des personnes en conflit avec la loi seront menées auprès de l’ensemble de parties prenantes.

R3A1 : Réaliser une étude sur la situation juridique des personnes en conflit avec la loi dans les prisons d'intervention et organiser un atelier de restitution auprès des parties prenantes en vue d'apporter des réponses concrètes aux dysfonctionnements constatés

R3A2 : Informer les personnes en conflit avec la loi sur leurs droits au travers des sessions de

sensibilisation dans les quartiers et l'élaboration de supports IEC

R3A3 : Appuyer l'accompagnement des personnes en conflit avec la loi dans leurs démarches judiciaires au travers l'organisation d'ateliers d'écriture de demandes de liberté anticipée

R3A4 : Mettre en place un comité de suivi des demandes regroupant les administrations pénitentiaire et judiciaire concernées

R3A5 : Proposer la formation continue des agents pénitentiaires au sujet des droits et des besoins des personnes en conflit avec la loi

R3A6 : Mettre en place un groupe de réflexion et de plaidoyer pour la mise en place d'un cadre

stratégique pour l'humanisation de la détention et le désengorgement des prisons

  1. Méthodologie d’intervention

La méthode de mise en oeuvre repose sur les orientations suivantes :

  • Une réponse intégrée, prenant en compte les besoins de base et spécifiques des personnes détenues.

Un appui aux besoins de base est apporté dans le cadre de l’action proposée en supplément des activités de prise en charge psychosociale puisqu’il est question de mettre à disposition un fonds affecté à des dépenses liées à la santé, l’hygiène et la nutrition à un comité de gestion au sein de chacune des prisons.

  • L’approche droits qui s’appuie sur le principe que toute personne dispose des mêmes droits quelque soit sa situation. Dans le cadre de cette égalité de droit, il est cependant nécessaire de prendre en compte les besoins spécifiques des plus vulnérables, parmi lesquels notamment les personnes détenues dont la vulnérabilité est à la fois sociale et économique, parfois politique. Cette vulnérabilité est accentuée par leur dépendance vis-à-vis de l’administration sous l’autorité de laquelle elles sont placées le temps de leur incarcération.

  • Une priorisation des personnes les plus vulnérables dans l’identification des bénéficiaires. Dans la ligne directe du mandat de Handicap International, le mode d’identification et de sélection des bénéficiaires fera l’objet d’une attention particulière visant à prioriser les personnes les plus vulnérables (selon des critères objectifs de vulnérabilité tels que les personnes en situation de handicap, les femmes et les enfants) mais également celles qui sont les plus vulnérabilisées par la situation telles que les personnes ne recevant pas de paniers familiaux, de visites, démontrant des signes évidents de détresse psychologique, etc.

  • L’intégration des ressources disponibles et appui aux services et initiatives existants. Dans la

formulation des activités à aborder dans le cadre du présent projet, une attention particulière a été portée aux ressources existantes afin de les intégrer dans le dispositif plutôt que de pallier de manière parallèle à leurs lacunes.

  • La concertation et la participation intégrant l’idée d’écoute mutuelle, de recherche de l’intérêt général, mais également d’autonomisation des OSC comme interlocuteur légitime au côté des autorités responsables, ici le Ministère de la Justice et son Administration Pénitentiaire. Ces notions ne doivent pas remettre en cause la légitimité du pouvoir de décision appartenant à l’administration et à l’Etat.

III. Mission d’évaluation

  1. Justification de la mission d’évaluation

La présente mission d’évaluation a été programmée dès l’élaboration et la programmation du projet et elle fait partie intégrante du processus de mise en oeuvre du projet.

Au-delà des actions menées spécifiquement en milieu carcéral, le projet s’inscrit de manière plus large dans le cadre du programme « Touching Minds, Raising Dignity -Stopper la condamnation sociale des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale » dans 4 pays en crise et post-crise mis en œuvre par Handicap International au Togo, Liban, Madagascar, Sud Soudan avec l’appui de l’Agence Française de Développement (AFD).

L’AFD, dans le cadre de ce programme, vient cofinancer les actions menées en milieu carcéral et soutient par ailleurs d’autres actions menées hors milieu carcéral, notamment auprès de centres de santé mentale.

La présente évaluation porte spécifiquement sur les actions menées en milieu carcéral avec l’appui de l’Union Européenne et de l’AFD.

Une évaluation du programme « Touching Minds, Raising Dignity » dans sa globalité sera réalisée courant 2017 dans les 4 pays de mise en oeuvre dont le Togo et reprendra pour ce faire les recommandations issues de la présente évaluation.

Le projet arrive à son terme en janvier 2017 après 3 années de mise en oeuvre.

Cette évaluation finale est une exigence de l’Union Européenne et relève de la démarche qualité et redevabilité d’Handicap International tel que formalisé dans sa Politique de Suivi et Evaluation (2015)2.

La motivation dominante est d’évaluer la gestion du projet dans sa globalité et la synergie du projet avec les acteurs concernés et son environnement, dans une démarche d’amélioration, de qualité et finalement de redevabilité du projet et de ses activités.

Reconnu par l’UE comme projet innovant, ce projet a bénéficié d’une évaluation ROM pilotée par l’Union Européenne à mi parcours en Octobre 2015 ; l’évaluation finale visera donc à analyser la prise en compte des recommandations de cette évaluation intermédiaire.

Cette évaluation représente en outre l’opportunité de contribuer à l’ajustement du modèle

d’intervention et d’enrichir la réflexion avec l’Administration Pénitentiaire et les acteurs de la société civile du Togo dans la perspective de futures actions visant la consolidation des acquis et la réplication des dispositifs porteurs à d’autres établissements pénitentiaires du pays.

Les principaux destinataires de l’évaluation sont l’équipe projet de Handicap International au Togo et plus largement le Desk Afrique de l’Ouest ainsi que la Direction des Ressources techniques de Handicap International, les partenaires de mise en oeuvre, notamment l’administration pénitentiaire et les bailleurs institutionnels, l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement.

  1. Objectifs de la mission d’évaluation

Il s’agit d’une évaluation technique et méthodologique dont l’externalité devrait permettre une

expertise indépendante et impartiale et un regard neuf indispensable sur les enjeux stratégiques et opérationnels. Le choix a été retenu par Handicap International d’orienter cette évaluation en

s’appuyant sur les critères conventionnellement utilisés dans le secteur pour apprécier la qualité d’un projet réalisé, sur des questions spécifiques issues du Référentiel Qualité des projets HI (selon Politique Institutionnelle de Suivi Evaluation de HI), et enfin sur des points relevés par l’évaluation ROM à miparcours pour apprécier comment le projet a su transposer les recommandations en changements opérationnels d’intervention. Afin de disposer d’une évaluation globale du projet, la décision a été prise de choisir pour chacun des 3 enjeux primordiaux : ACTEURS, MANAGEMENT et BENEFICES, des critères d’évaluation et questions en lien direct avec les enjeux spécifiques du projet et de son contexte.

Objectif principal

Evaluer la qualité du travail accompli et les résultats obtenus par rapport aux objectifs et indicateurs objectivement vérifiables mentionnés dans le document de projet.

2 http://www.handicap-international.org/FR/5.3-Politique_de_Planification_Suivi_et_Evaluation_des_projets.pdf

Objectifs spécifiques

• Objectif Spécifique 1 : Evaluer la qualité de collaboration avec les Acteurs du projet à travers les critères

« participation-collaboration » et « Synergie »

• Objectif Spécifique 2 : Evaluer la qualité du Management du projet à travers les critères « Efficacité » et

« Efficience »

• Objectif Spécifique 3 : Evaluer la qualité des Bénéfices du projet à travers les critères « Pertinence »,

« Changements -Capacités » et « Pérennité »

• Objectif Spécifique 4 : Tirer les conclusions pratiques et proposer des recommandations dans une perspective de poursuite/ réplication du modèle d’intervention en milieu carcéral.

A titre d’exemple, et sans prétendre être exhaustifs, voici une liste de questions auxquelles l’évaluation pourra répondre :

Acteurs

Participation - Collaboration :

Le projet a mis en place des mécanismes d’implication des bénéficiaires

Les acteurs contribuent activement au succès du projet

Les bénéficiaires et partenaires clés sont satisfaits des apports du projet

Une relation partenariale claire à été mise en place avec les associations partenaires

Synergie :

Le projet est accepté par et recherche l’implication de toutes les parties prenantes

Le projet crée une dynamique de coopération intersectorielle au sein des prisons d’intervention (entre

corps des surveillants/personnels administratifs pénitentiaires/ personnels médico-sociaux)

Des synergies entre les acteurs du milieu carcéral, du milieu du handicap et du secteur de la santé mentale sont créées.

Management

Efficacité :

Les objectifs du projet sont atteints

Les résultats obtenus contribuent à atteindre les objectifs du projet

Le projet contribue à une meilleure prise de conscience des droits et des besoins psychosociaux des personnes en conflits avec la loi

Les actions d’appui/soutien psychosocial contribuent à l’amélioration de la situation des personnes en conflit avec la loi les plus vulnérables

Efficience :

Le projet est flexible et s'adapte en fonction de l'évolution des besoins et des risques (contraintes et opportunités).

Les ressources nécessaires sont mobilisées et optimisées tout au long du projet.

L'approche mise en oeuvre permet d'atteindre les résultats attendus au meilleur coût.

Les partenaires fournissent les ressources (humaines, techniques, développement de capacités)

nécessaires à l’efficience de l’action

Des structures extérieures sont intervenues, des expertises locales ont été sollicitées

Les acteurs étatiques ont été intégrés dans la mise en oeuvre du projet

Bénéfices :

Pertinence :

Le projet répond aux demandes et besoins des bénéficiaires

Le projet contribue à l’atteinte des priorités des autres parties prenantes (Autorités, partenaires,

bailleurs de fonds…)

Le projet adapte son action en fonction du contexte d’intervention et de son évolution

L’approche psychosociale globale multisectorielle mise en oeuvre est adaptée au regard des besoins des bénéficiaires

L’approche partenariale et le choix des partenaires dans la mise en oeuvre du projet sont pertinents

Les indicateurs de résultats du projet sont pertinents pour mesurer le travail accompli et les effets et impacts du projet

Des données de base (référence) ont été collectées et l’analyse des résultats d’évolution est possible

Changements - capacités :

Le projet provoque des changements positifs à court et moyen terme sur les vies des bénéficiaires et de leur entourage.

Le projet provoque des changements positifs à court et moyen terme sur les dispositifs de réhabilitation et d’accompagnement à la réinsertion dans les prisons d’intervention.

Les compétences en matière juridique ont été renforcées

Pérennité :

Le projet a assuré un transfert auprès d’acteurs en capacité de la continuer.

Le projet contribue au renforcement de capacités des acteurs locaux et à leur accompagnement vers une autonomie au terme du projet.

La collaboration HI/partenaire local/autres acteurs dans le portage des activités contribue à la pérennité des actions

Des réflexions ont été engagées avec les différents ministères (justice, santé, action sociale) pour une meilleure pérennisation des actions

Quelles recommandations peuvent être faites à Handicap International ?

  1. Méthodologie

Il est proposé au consultant une méthodologie de type croisée (analyse de documents et entretiens sur le terrain), avec une forte dimension participative. Les bénéficiaires et les acteurs locaux, parties prenantes de la dynamique de mise en oeuvre du projet seront consultés.

Principales étapes de l’évaluation

A titre indicatif, les activités suivantes sont proposées pour guider le/les consultant/s dans sa/leur

méthodologie et la construction de son/leur chronogramme de travail :

  • Recueil, étude/analyse des documents disponibles,

  • Entretien avec la coordinatrice santé mentale, le chef de projet santé mentale et la directrice programme

Togo-Bénin,

  • Entretien avec la coordinatrice du programme « Touching Minds, Raising Dignity »,

  • Entretien avec la référente technique santé mentale, soutien psychosocial du siège de HI

  • Validation des outils d’évaluation proposés par le consultant,

  • Entretiens avec les partenaires clefs du projet,

  • Visites de terrain – rencontre des bénéficiaires et collecte de données auprès des acteurs locaux,

  • Analyse des données et rédaction d’un rapport préliminaire provisoire de la mission remis à Handicap

International,

  • Intégration des commentaires dans le rapport préliminaire,

  • Rédaction du rapport final et remise à Handicap International.

Ces différentes phases seront à préciser dans la proposition technique du/des consultant/s.

Documentation

Le/les consultant/s s’appuiera/ont notamment sur les documents ressources suivants :

  • Rapports de mission exploratoire

  • Documents de projet initial (cadre logique, budget, narratif initial et divers comptes-rendus d’ateliers,

rapports des études menées, réunions de suivi local et de coordination, etc.…)

  • Rapports narratifs et financiers intermédiaires

  • Rapports de mission du Référent Technique et de la coordinatrice du programme « Touching Minds,

Raising Dignity »

  • Rapport d’évaluation intermédiaire ROM (2015)

  • Documents cadres et méthodologiques développés par Handicap International (Santé mentale,

Accompagnement social personnalisé…)

  • Conventions de partenariat avec les partenaires

  • Rapport de mission des partenaires

  • Rapports de mission du chef de projet et du coordinateur des opérations

  • Outils de mise en oeuvre des activités : Processus d’Accompagnement Psychosocial Personnalisé,

procédure de gestion des ateliers en milieu carcéral, etc.

  1. Chronogramme

Une durée de 14 jours est prévue pour la réalisation de l’évaluation, entre le 11 et le 31 janvier 2017, excluant le temps de préparation de la mission et la rédaction du rapport d’évaluation.

Un premier rapport d’évaluation devra être soumis 7 jours après la mission sur le terrain pour

commentaires par HI. La prestation devra être achevée par la remise du rapport final au plus tard 7 jours après les commentaires fournis par HI soit au plus tard le 28 février 2017.

La mission se déroulera à Lomé et sur les 2 autres sites d’intervention du projet, Kara et Dapaong.

  1. Qualifications requises

Pour la réalisation de l’évaluation, le consultant devra présenter les compétences et expériences

suivantes :

  • Expérience significative en évaluation de projet

  • Expertise et expériences significatives dans le domaine de l’accompagnement psychosocial

  • Expérience en développement international et /ou en milieu carcéral

  • Maîtrise de la méthode participative

  • Connaissance autour de la thématique du Handicap serait un plus

  • Maîtrise de la langue française indispensable

  • Connaissance et expérience en Afrique de l’Ouest de préférence

  • Conditions applicables

Le budget ne pourra excéder un montant compris entre 5.000€ et 6.000€.

La proposition budgétaire devra inclure :

• Les honoraires liés à la prestation (analyse – collecte et traitement de données – rapport final –

présentation pour l’atelier de restitution)

• Les frais d’hébergement

• Les déplacements interurbains (Lomé – Kara – Dapaong)

• Les éventuels frais de billet d’avion, de transferts et de visa

• Les éventuels besoins d’interprétariat.

Le consultant sera en charge d’assurer sa propre logistique.

Handicap International viendra en soutien pour le bon déroulement de la mission :

  • L’organisation des activités afférentes à la mission (prise de rendez-vous avec les partenaires, visites terrain, etc.)

  • Les déplacements internes à Lomé, Kara et Dapaong seront assurés par HI (voiture HI ou taxi)

A noter que pour l’étape de contractualisation, il sera demandé au consultant sélectionné d’être en conformité avec l’ensemble des obligations professionnelles, fiscales et sociales requises.

Le consultant devra fournir toutes les pièces justificatives prouvant la légalité de ses activités ainsi que les certificats d’assurance adéquats.

Pour les consultants de nationalité togolaise, les taxes sur prestations de service seront déduites

directement du montant de la prestation conformément aux lois en vigueur.


How to apply:

Le consultant intéressé devra remettre un dossier d’offre technique et financière (en €) complet incluant

les documents suivants :

  • Curriculum vitae du consultant

  • Liste des travaux réalisés en lien avec la prestation sollicitée,

  • Proposition technique présentant la compréhension des enjeux de cette évaluation et des termes de

références, la méthode d’évaluation proposée ainsi que le calendrier d’exécution envisagé.

  • Une proposition financière en accord avec les conditions applicables préalablement citées

L’ensemble du dossier devra être transmis par courrier électronique au plus tard le 05 Décembre 2016

aux adresses électroniques suivantes :

coordoopsm@handicap-international-togo.org

dptogo@handicap-international-togo.org

rlog@handicap-international-togo.org

Seuls le(s) candidat(s), dont le dossier sera sélectionné, seront contactés le 17 Décembre 2016 au plus

tard. Le candidat retenu pourra être sollicité pour un entretien (Skype).


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